Adopter un chat ou faire un gosse ?

Cet article est dédié à toutes les personnes qui pensent à adopter un animal, le plus souvent dans le cadre d’un changement de vie.

A l’instar de Renée GREUSARD dans « Choisir d’être mère », je vais vous dire certaines choses que vous auriez autrement découvertes au moment où vous devez choisir entre votre vie ou la vie de l’animal.

les bonnes raisons d’adopter

Je ne vais pas vous les lister. Vous avez déjà votre propre idée de ce que sera votre vie parfaite avec ce chat.

Je vais vous demander de vous poser, de vous regarder en face, et de lister TOUS les besoins (les vôtres) que vous espérez remplir en adoptant un chat.
Dans cette liste, il y a probablement « Me sentir moins seul·e » ou ce qui en découle : présence, contact physique…

La raison pour laquelle je vous demande de faire ça, c’est parce que le chat peut vivre 30 ans. C’est plus long que beaucoup de mariages. Et vous devrez nettoyer ses crottes et lui faire à bouffer et il détruira votre canapé.
Au bout de combien de temps de relation commencez-vous sérieusement à penser « mariage », d’habitude ?

Maintenant que vous avez votre liste de besoins remplis… vous avez pensé aux besoins de l’autre, un peu ?
Un chat n’est pas un Thermomix qui va rester tranquillement sur votre plan de travail jusqu’à ce que vous décidiez d’en avoir besoin. Un chat n’a ni pouce opposable, ni smartphone, ni carte bancaire : il est totalement dépendant de vous pour répondre à ses besoins primaires quotidiens, au même titre qu’un enfant. Et il a du caractère et les moyens de vous faire chier.
La différence étant que l’enfant vous ouvre des droits aux allocs et que vous irez en prison si vous l’abandonnez sur l’autoroute.

Ce que je dit peut sembler violent, mais c’est la réalité de beaucoup de personnes qui ont adopté un chat sans réfléchir à ce qu’ils voulaient réellement faire de leurs 15 prochaines années.

votre présent et votre futur

Regardez votre vie actuelle :
Sur 24 heures, combien en passez-vous à  votre domicile pour autre chose que dormir ?
Voyagez-vous ?
Dans quel état sont vos plantes vertes ?
Dans quel état de rangement / propreté est votre espace de vie ?
Que ressentez-vous quand vous avez des cheveux / pellicules / poils sur vos fringues ?
Y a-t-il un autre Humain qui vit avec vous ?
Si oui, cet Humain est-il / elle disponible pour s’occuper d’un animal ?
A quel point avez-vous besoin de contrôle sur votre environnement ?
Comment réagissez-vous face au vomi ?

Ces quelques questions sont déterminantes afin de savoir si vous n’allez pas rapidement détester les conséquences d’avoir un chat.

 

J’ai moi-même adopté il y a 3 ans.
Avant, j’avais refusé malgré mon amour des boules de poils, parce que je n’avais pas les moyens logistiques d’offrir assez de présence à cet animal (qui se serait senti aussi seul que moi, compagnon de misère affective) et je n’aurais pas pu partir à l’improviste.

J’ai adopté parce que nous adoptions à plusieurs, avec un copain-chat pour qu’aucun ne se sente seul en l’absence d’Humain.
Cet arrangement se termine, et je me retrouve comme une mère célibataire à devoir répondre seule aux besoins de ce petit être que j’adore mais qui mourrait si j’oubliais de remplir son bol d’eau. Le pire étant que, si ça se trouve, il n’ira jamais à l’université et je vais me le coltiner pendant 15 ans allongé toute la journée sur le canap à me laisser des miettes de thon sur le tapis de bain !

Un entre-deux vraiment utile

Pendant mes années d’errance affective, j’ai testé un concept génial : famille d’accueil.

Entre adopter et accueillir, la principale différence est l’engagement : vous n’avez pas à garantir de votre capacité à vous occuper de cet animal pendant plus de 10 ans, les frais de vétérinaire et parfois la nourriture et la litière sont pris en charge par l’association. En cas de départ en vacances, l’association s’occupe de le faire garder si vous n’avez pas de solution. En cas d’impossibilité ou d’incompatibilité, l’association le reprend. Et si personne ne craque pour lui, vous pouvez l’adopter définitivement.
C’est un peu une LDD ou LOA mais avec un vrai tigre dans le moteur.

J’ai été famille d’accueil (FA) pendant 2 semaines, en remplacement urgent vacances. J’étais dans un studio à Paris en août. « Boule » était un amour qui dormait toute la journée et me sautait dessus la nuit. C’est là que j’ai décidé que je n’adopterai pas dans ces conditions logistiques (c’est à dire sans une porte qui ferme).
Des adoptants sont venus voir et emporter le monstre auquel je venais à peine de m’habituer. Il y a un petit pincement au coeur, mais de savoir que le petit Thomas allais aimer se prendre une truffe humide sur la face à 3h du mat’ a fait que c’était finalement facile de le laisser partir.
Au final, c’est comme élever un enfant humain, mais sans TikTok.

L’option la plus logique

Tout comme les fiançailles servent à vérifier si l’on a VRAIMENT envie de partager le bonheur et les emmerdes avec l’autre pendant plusieurs années, si vous n’avez pas chat-proofé votre habitation auparavant, famille d’accueil pour chat adulte est cool. Il y a peu de volontaires car ils mettent plus de temps à être adoptés. Par contre, ils sont déjà autonomes pour la litière et vous aurez moins de risque de shooter dedans dans le noir vu que c’est plus gros.

Dans certains cas, vous allez leur réapprendre à avoir confiance en l’Humain. Dans d’autres, vous allez juste révéler leur personnalité et avoir un super pote.

 

Si, après réflexion, vous être prêt·e à adopter, alors allez voir ces associations : vous pourrez rencontrer le chat hors de la cage et voir sa personnalité.
Lorsque j’ai vu la photo du mien, puis sa description style « il faudra le laisser faire sa vie », mon sourcil s’est levé. J’ai été la première personne à le choper, le serrer fort et lui faire un bisou sur la tête sans qu’il bronche. Il a fallu quasiment un an pour y arriver, et le recours à la communication animale a été une étape décisive.
Aujourd’hui, il est sur mes genoux, sur mon clavier, dans mes visios… et c’est une contrainte que j’assume : j’arrange ma vie autour du chat.

Si c’est un choix que vous vous sentez capable d’assumer pendant 10 ans, alors foncez tripoter le minou de vos rêves !

Si vous avez un souci lié à un sentiment de solitude, parlons-en en coaching !